Jheronimus Bosch était actif à Bois-le-Duc. Avec son langage visuel inventif plein de démons et de monstres, il développa un courant qui fut très important au XVIe siècle dans tout le nord-ouest de l’Europe. Le Jugement dernier, qui est partiellement de sa main, montre un paysage infernal plein de créatures imaginaires.
Pieter Pourbus a peint le Jugement dernier pour le Tribunal du Franc de Bruges, une circonscription administrative indépendante autour de Bruges, qui avait son siège sur le Burg (place du Bourg) à Bruges. À travers les nus monumentaux, il illustre sa connaissance de la Renaissance italienne. Il s’est aussi laissé influencer, consciemment ou inconsciemment, par les créatures fantastiques de Bosch.
Son beau-père Lancelot Blondeel était un homo universalis qui occupa une place particulière dans la production artistique brugeoise. Il intervenait souvent dans des projets à la fois comme concepteur et comme entrepreneur général. La réalisation de tableaux n’était qu’une de ses nombreuses activités. Dans Saint Luc peignant la Madone, il a intégré la scène dans un cadre doré peint et montre ainsi les possibilités illusionnistes qu’offre la peinture.
Chef-d'œuvre flamand
Le triptyque du Jugement dernier de Jheronimus Bosch nous fait découvrir un univers typiquement « boschien », où le ciel (le paradis, à gauche) et l’enfer (à droite) sont peuplés d’êtres étranges, humains, animaux et créatures fantastiques. Souvent, les visiteurs du musée n’en croient pas leurs yeux. Leur réaction, qui mêle étonnement et admiration, est probablement à peu près identique à celle des gens qui ont vu le tableau à l’époque de Bosch. Malgré le côté traditionnel du choix du sujet et de la forme du triptyque, l’œuvre est peut-être ce qu’on appelle en anglais une conversation piece : une œuvre destinée à alimenter la conversation, avant tout et surtout entre le commanditaire ou le propriétaire de l’œuvre et ses amis. L’activité intellectuelle consistant à regarder ensemble des œuvres d’art et à en discuter était une activité pratiquée dans le contexte de la cour. Nous savons que Bosch évoluait dans ce milieu. En 1504, il a par exemple réalisé un Jugement dernier (aujourd’hui disparu) pour le duc de Bourgogne Philippe le Beau.