Depuis plus de 25 ans, l'artiste australienne Patricia Piccinini (née en 1965) se consacre à l'exploration de l'empathie et du soin pour l' 'Autre' dans son œuvre. Son vaste corpus d'œuvres reflète des thèmes d'harmonie, de compréhension, et de coexistence respectueuse. Piccinini, profondément influencée par les primitifs flamands tels que Hans Memling, Jan van Eyck et Hugo van der Goes, maîtres du réalisme, crée méticuleusement des sculptures hyper-réalistes avec une grande attention aux détails, donnant vie à ses personnages.
En 2023, pour le Musée Sint-Janshospitaal, Piccinini a créé "The Bridge", une sculpture grandeur nature qui sert de tableau assis. Cette œuvre présente un personnage féminin apportant du confort à une créature hybride avec des attributs à la fois animaux et humains. À travers la chaleur d'une étreinte d'apparence naturelle, Piccinini évoque habilement l'empathie pour la créature, mettant au défi les spectateurs de surmonter les sentiments de dégoût et de se connecter avec l'être qui est en décalage. L'œuvre est réalisée en silicone, en fibre de verre, en cheveux et en textiles.
"The Bridge" s'engage directement avec la peinture du "Bon Samaritain" conservée dans le musée, établissant des parallèles avec le thème de la Pieta, où Marie exprime sa compassion pour le Christ décédé. L'œuvre de Piccinini incite à la réflexion sur des questions sociales et éthiques essentielles concernant le soin et le respect des autres. La sculpture est une exploration positive et optimiste, symbolisant le rapprochement de figures disparates pour affirmer leur connexion malgré les différences, honorant les valeurs de soin et d'empathie pour tous. La contribution de Piccinini à la sculpture contemporaine renforce sa position en tant que l'un des principaux hyper-réalistes à l'échelle mondiale.